Qu'on arrête de financer des marchands de sommeil, je trouve ça normal. Mais l'assistance aux plus faibles c'est un devoir régalien de
l'Etat.
Ne pas assister, c'est générer du danger inutile pour la société, non seulement pour les personnes mais aussi pour leurs voisins, leurs proches. C'est un cout inutile pour la société, coût
en matière de salubrité publique, coût en matière de "politique de réinsertion" ( je préfere dire " replacement"), coût en matière de santé, coût en matière de structures d'urgence
inapropriées.
Encore une fois, et comme dans de nombreux domaines c'est une politique de court terme. Quelques mois d'impayés de loyer ne méritent aucunement
des semaines voire des années d'humiliations, de mises en danger de son corps, de ses biens et de remise en cause de son intégrité. La logique de l'urgence créée des déséquilibres,
par son aproximation, par son impréparation, par la non adaptation à la détresse qui est généré par l'exclusion. On ne répond pas, à cette detresse, par quelques nuitées dans des
bâtiments de fortune ou des gymnases affrétés pour l'occasion. La seule véritable urgence, c'est que les personnes ne s'habituent pas à cette détresse, car il est bien long le temps de la remise
en confiance et de retour à la "vie normale".
Cecile Duflot proposait à l'Eglise d'utiliser certains de ses bâtiments afin de remplir sa mission de charité, et de lutter contre l'indignité
subie. Ces personnes ont montré que cette proposition peut aisément se concrétiser. Et en tant que chrétien de gauche, baptisé à la Madeleine, j'y souscris. C'est un élément du dispositif
qui doit accompagner la résolution du sans-abrisme. Mais la première d'entre elles, c'est d'endiguer l'afflux de personnes à la rue en arrêtant, une bonne fois pour toutes, les expulsions
locatives et les ventes à la découpe. Certains ajouteront, cyniquement, l'immigration. Mais cela n'a absolument rien à voir, je le démontrerai tantot.
S'occuper du sans abrisme, c'est questionner la politique hospitalière, la politique de redistribution, la politique d'assurance sociale, la
politique de santé psychiatrique, et j'en oublie.